« Si Renc’Art m’était contée… »

Histoire de l’association Renc’Art au Méliès :

élaborée en collaboration avec les anciens présidents et présidentes de l’association : Jean-Louis LE GALLl, Jacqueline JALLADEAU, Marie-Madeleine CORNIÈRES, Catherine GIFFARD, ainsi qu’avec Claire PESSIN-GARRIC, Marie-José BLONCOURT et Michel PODGOURSKY.

Pourquoi Renc’Art ?

L’idée, au début de ce siècle, d’une autre association autour du cinéma Le Méliès de Montreuil — différente, dans sa composition et ses objectifs, de l’association gestionnaire précédente — est née dans le contexte de la municipalisation de ce cinéma en 2002 avec le double objectif de soutenir la création d’un cinéma public Art & Essai accessible à tous publics, avec surtout une démarche éducative en direction du jeune public et, notamment, avec les écoles, ainsi que de participer activement au nouveau conseil du Cinéma installé le 30 avril 2002.

La nécessité de réintégrer en régie municipale le cinéma dont la gestion était jusqu’ici déléguée à une association, imposée par injonction préfectorale et contestée par l’opposition de l’époque, représentait une grosse difficulté et était au cœur d’un conflit politique municipal majeur.

Pour trouver une issue au conflit qui agitait la ville, des réalisateurs montreuillois engagés, Robert GUÉDIGUIAN, Dominik MOLL, Dominique CABRÉRA et Dominique ARU, se sont avancés en tant que médiateurs et ont proposé la création d’un conseil du Cinéma, à la disposition du conseil municipal, pour l’éclairer sur le fonctionnement de la salle et des projets pour son avenir. Considérant que toute politique publique doit se construire avec les citoyens, ce nouveau conseil se proposait d’associer les réflexions des agents chargés de la vie du cinéma, des professionnels, des habitants spectateurs, des représentants de l’Éducation, des représentants des « jeunes » et des élus concernés.

La représentation des spectateurs nécessitait une association avec de nombreux adhérents. Claire PESSIN-GARRIC, maire-adjointe à la Culture, a voulu poser les bases de ce que pourrait être cette association en prenant contact avec diverses personnes et personnalités parmi ses connaissances, de « sensibilités politiques différentes » et conscientes de l’enjeu culturel. La maire-adjointe s’est retirée dès que le groupe initial s’est constitué et a pu commencer à œuvrer en toute liberté et indépendance par rapport à la municipalité.

C’est ainsi que Renc’Art au Méliès a vu le jour, avec le double objectif de soutenir la création d’un cinéma public Art & Essai (label sollicité en 2002), accessible à tous publics, et surtout au jeune public, ainsi que de participer activement aux réflexions du conseil du cinéma installé le 30 avril 2002.

Les débuts

Les premiers temps de Renc’Art au Méliès ont été consacrés à chercher des adhérents et à soutenir la jeune équipe autour du nouveau directeur artistique, Stéphane GOUDET présenté au 1er conseil du Cinéma. Il a fallu communiquer vers la ville pour se faire connaître. L’association a pu aussi proposer une programmation pour soutenir des films de qualité, souvent à petits budgets et de faible exposition.

Le nombre d’adhérents et un budget reposant essentiellement sur leurs cotisations a été la meilleure garantie d’indépendance par rapport à la mairie.

Les 1ères réflexions du conseil du cinéma ont porté sur la rénovation du 3 salles, sa mise en sécurité et en accessibilité aux personnes à mobilité réduite en rapport avec les nouvelles exigences législatives. Celle-ci paraissant très difficile et coûteuse, la réflexion s’est déportée sur la construction de salles neuves, aux normes et garantissant le statut public du cinéma. Cette réflexion citoyenne a permis l’orientation des choix de la municipalité et le vote du transfert du Méliès vers le Cœur de Ville fin 2005.

Défendre Le Méliès

Ce projet d’un cinéma de 6 salles subventionnées par les pouvoirs publics a provoqué la réaction agressive des 2 grands groupes privés, UGC et MK2, monopolisant la gestion des cinémas en Île-de-France, qui ont déposé des recours juridiques. Il a donc fallu que l’association se lance dans une bataille de 3 ans pour défendre l’avenir du Méliès en mobilisant les spectateurs de Montreuil et plus loin (pétition de 20 000 signatures jointe à celle des grands réalisateurs du monde entier) et faisant un lien indispensable entre la population, les professionnels et les responsables politiques.

Au milieu de cette bataille, la Ville a changé de couleur politique, la nouvelle municipalité réunissant les adversaires précédents à la municipalisation du cinéma. L’équipe du Méliès a eu à pâtir de nombreuses manœuvres visant à la déstabiliser.

L’association Renc’Art au Méliès s’est employée à la défendre pendant 6 ans, en particulier face à plusieurs attaques successives pour déboulonner le directeur artistique sous des prétextes divers et contestables. Il faudra attendre les nouvelles élections de 2014 pour retrouver une vie cinématographique locale sereine.

Ces 6 années ont été marquées également par l’accompagnement du projet de nouveau Méliès, la participation à son élaboration et sa construction laborieuse.

L’association a pu participer à la création et au développement d’un festival qui marque la rentrée cinématographique francilienne.

et maintenant…

Entre temps, le cinéma a changé de tutelle pour celle de l’Établissement Public de Territoire Est-Ensemble-Grand-Paris, d’abord les locaux et le matériel, puis les personnels. L’association s’est employée à créer et entretenir les liens nécessaires avec ce nouveau gestionnaire.

Depuis, l’association Renc’Art au Méliès œuvre, dans la mesure où les conditions l’autorisent, à développer sa communication à travers les techniques modernes, à continuer à accompagner la vie du Méliès et à inventer de nouvelles activités pour que nous puissions toujours « parler de cinéma« .

Septembre 2021