The Survival of Kindness, de Rolf de Heer

The Survival of Kindness ne détonnerait pas dans la rubrique « Aux frontières du Méliès ». Impossible d’en parler avec précision sans dévoiler cette forme d’intrigue qui suscite des surprises accrues par le contraste des paysages d’Australie, principalement la Tasmanie. L’ atmosphère de fin du monde si lourde, inquiétante et étrange m’a renvoyée à l’univers des mondes souterrains de certaines BD des années 70,  ou au cinéma, du Dernier combat de Luc Besson et du film dont j’ai oublié le titre, où dans l’image finale toute trace de vie avait disparu sauf le scorpion qui émergeait du sable.

L’interprétation de l’actrice est incroyable. Elle incarne une femme d’une force et d’un intériorité magnifiques. La bande son entretient le malaise à la perfection. Bruitages soignés, musique sporadique et soutenante sans enfoncer le clou. Cette dystopie sonne comme une parabole anxieuse face aux persistances des fascismes sur fond de  chasses à l’homme racistes et d’esclavages, sous les chapes des pandémies qui épouvantent. Ce pessimisme a dérangé voire déçu certaines personnes tout en suscitant des discussions à la sortie, sans se connaître, pour confronter les différentes compréhensions, en l’occurrence du rôle du langage (je ne peux pas en dire plus, c’est frustrant) et du titre. Les interrogations quasi philosophiques et les interprétations restent ouvertes.

Florence B.

Et pour en savoir plus sur l’actrice, lisez cet article paru quand elle a présenté, avec le réalisateur, le film au festival de Berlin.