Sur un fil Réda Kated 2024 avec Aloïse Sauvage, Philippe Rebot, Sarah Giraudeau, Samir Guesmi
d’après Le journal du docteur girafe (2001) de Caroline Simonds fondatrice en 1991 de l’association Le rire médecin.
Hôpital pédiatrique. Service oncologie.
Comédie douce amère entre la vie et la mort.
La vie ne tient qu’à un fil. La mort est si injuste de la ravir aux enfants.
Trois clowns animent les enfants et luttent avec eux contre la maladie. Par le rire.
La folie des clows agace les soignant.es épuisé.es. Leur arrachent des rires aussi.
La mort est si lourde. Elle peut s’éloigner, au pire attendre encore un peu.
La lutte est si aléatoire, le fil est si ténu. Les acteurices sont magnifiques.
Comment tenez-vous demande Zouzou la clown, Jo dans la vie. Quelle est la bonne distance ?
Il n’y a pas de bonne distance répond l’infirmière chef du service. Parfois on pleure, parfois on rit.
Il n’y a pas de tension idéale ou prédéfinie du fil.
Il y a la tension terrible des soignant.es qui, dans leur combat contre la mort, doivent pouvoir décompresser.
Combat à la fois individuel et collectif.
Les enfants malades luttent à l’horizontale. Certains se relèveront d’autres pas.
Jo l’acrobate a chuté à la verticale. Cassée, elle est devenue Zouzou la clown.
Ses béquilles comme instrument du rire avec son costume comique. “On admire l’acrobate, le clown on l’aime.”
Le nez rouge est le plus petit des masques explique le clown professionnel.
Elle se forme dans l’association régie par l’imposante Elsa Woliatson qui crève l’écran.
Dans la vraie vie, née en 1945, celle-ci fut une immense danseuse, pédagogue inoubliable pour qui l’a croisée sur son chemin, ou simplement eut la chance de la voir sur scène.
Dans le film, elle incarne une ancienne acrobate qui a chuté, finira-t-elle par avouer à Zouzou.
La convalescente apprend, observe et très vite se lâche. Trop vite. Elle commet une faute puis se reprend. Tout le monde le constate : Zouzou est douée. Mais la saltimbanque devra choisir entre funambule et clown.
Liste tes peurs, tu dois les transformer sinon elles paralysent, tes meilleurs outils sont la chute et le bide, conseille la formatrice. Comment devenir étanche et survivre à la mort des enfants ?
Les enfants malades l’aident à se maintenir debout. à vaincre sa peur de la chute. Ce film est un superbe partage.
“J’ai une leucémie, ça veut dire cancer”, lui explique sobrement l’enfant.
Les clowns irisent la vie comme les bulles de savon qui éclatent tôt ou tard inexorablement.
Sourires éclatants des instants suspendus, fugitifs comme les bulles de savon.
Rendre l’enfant heureux est déterminant pour leur guérison. C’est un travail d’équipe avec les enfants, les parents et les équipes de l’hôpital. Traiter la vulnérabilité des parents. Avoir confiance en l’équipe.
“Raconte-moi une histoire avec un parachute, un ours et plein de fraises” demande l’enfant entre la vie et la mort à Zouzou qui seule a su calmer sa colère.
“Les parents s’inquiètent pour un oui, pour un non, mais jamais pour la bonne raison” lui confie l’adolescente suicidaire.
Ces enfants sont si bien entourés. Ils revigorent leur entourage écartelé entre détresse et espérance.
Belle leçon de vie dans ce microcosme paradoxalement à l’écart des tourments du monde.
La fin en fanfare est magnifique. Quel chemin choisira Zouzou ?
Florence