Les mercredi 19 novembre, samedi 22 novembre et mercredi 3 décembre 2025, nous avons proposé à nos adhérents une visite guidée de l’exposition que la Cinémathèque française a consacrée à Orson Welles. Si vous ne l’avez pas encore vue, courez-y ! C’est jusqu’au 11 janvier 2026.

Phrase d’accueil :

Notre (excellente) guide nous a dit : « Sur la photo de droite, il a 23 ans. Et sur la photo de gauche, à votre avis, quel âge a-t-il ?«

« – 80 ans ? » ai-je essayé. « Pas du tout, a-t-elle répondu, à gauche il a 23 ans aussi !«
On le savait, mais Orson Welles a commencé vraiment tôt. À 10 ans, il a son premier article dans un journal qui le décrit comme poète, artiste, dessinateur et acteur. « À 10 ans, écrit le journaliste, Orson maîtrise parfaitement la langue et possède un vocabulaire étonnamment riche, équivalent à celui d’un adulte moyen, qu’il utilise dans ses conversations quotidiennes. Il lit sans cesse, et des livres bien trop difficiles pour son âge, apportant à la maison des ouvrages sur les grands maîtres de l’art et de la littérature.«

À vingt ans il s’offre quelques mois sabbatiques en Europe et se fait peintre itinérant en Irlande.

En 1936, quand il monte un Macbeth « vaudou », entièrement interprété par des comédiens noirs, il a 21 ans…


Conscience politique :

Homme de radio :

Citizen Kane :

Randolph Hearst lui fera payer ce portrait sans concession, avec des méthodes montrant le danger des empires médiatiques étendus comme celui de Bolloré chez nous aujourd’hui, et condamnant le premier film de Welles à un échec qui lui fera perdre à tout jamais la confiance des producteurs.

Storyboards de son deuxième film, La Splendeur des Amberson :

La Splendeur des Amberson est devenu le plus célèbre film mutilé de l’histoire du cinéma, à égalité avec Les Rapaces de Stroheim. Il se révèle très différent de Citizen Kane, avec des partis-pris artistiques souvent opposés, une écriture ample qui correspond au roman de Booth Tarkington et une ambition méditative quant à la disparition d’un monde. Quatre mois après l’entrée en guerre des États-Unis, le film ne pouvait tomber plus mal auprès d’un public inquiet, avide de distractions et peu enclin à apprécier la noirceur romanesque du film. En l’absence de Welles, qui a perdu son droit au final cut après l’insuccès relatif de Citizen Kane, son film sera éviscéré par les producteurs, sans espoir de retour puisqu’ils détruisent les bobines contenant les scènes qu’ils évincent.
L’esprit humain réservant plein de surprises, plus de 80 ans après la sortie de cet ersatz du film que Welles avait rêvé, il se pourrait qu’on les voie, un jour, ces scènes disparues…

Grand amoureux de Shakespeare :



Il a transformé Gilda en Dame de Shangaï :


Orson Welles acteur, jouant dans les films des autres pour, avec ses cachets, financer ses propres films.

Orson Welles en baron Harkonnen pour le Dune d’Alejandro Jodorowsky, dessiné par Jean Giraud « Moebius » :

Welles essayiste :

et sa table de montage :

Un optimiste mélancolique :

« Ils m’aimeront quand je serai mort« , disait-il.

