Et puis il y a les films-pains au chocolat ! Les films qui ne prétendent pas vous apprendre quelque chose, qui ne prétendent pas vous faire réfléchir… quoique, tout peut inspirer de la réflexion, même une comédie pétillante comme des bulles de campagne. Même que pendant le générique de fin vous vous levez, vous vous retournez pour prendre votre manteau posé sur le dossier de votre fauteuil et là, devant le sourire de ravi de la crèche de votre voisin de derrière, vous lui dites : « On s’est bien amusé, n’est-ce pas ? » Et lui : « Oh oui… et puis elles sont CHARMANTES ! » et vous le sentez tombé amoureux des deux !
Déjà, elles m’avaient fait de l’œil sur l’affiche du film, placardée dans les couloirs du métro et sur les colonnes Morris depuis quelques semaines. Nadia la blonde et Rebecca la brune. Rose et jaune d’or, avec un petit parfum années 1930… une promesse de sucre, cette affiche !
Promesse tenue : c’est du théâtre de boulevard, ripoliné façon Me Too. Donc c’est plein d’anachronismes, on ne parlait pas comme ça on ne PENSAIT pas comme ça dans ces années-là, mais on s’en fiche, parce qu’on sent bien que le réalisateur n’a pas laissé la vraisemblance pointer le bout de son vilain nez sur son tournage ! Et puis cette histoire de deux jeunes femmes, l’une actrice au chômage, l’autre avocate au chômdu, tirant le diable par la queue dans le petit appartement miteux qu’elles se partagent pour se serrer les coudes, c’est le prétexte à des dialogues qui fusent, des rebondissements farfelus, des personnages secondaires hauts en couleur. Dont une Isabelle Huppert qui en fait des caisses, elle est absolument incapable de subtilité dans la comédie mais ça va bien à son personnage de diva sur le retour, déterminée à récupérer son crime, qu’on lui a volé !
C’est amusant, c’est charmant, ça ne casse pas trois pattes à un canard mais pourquoi casser trois pattes à un canard ? Trois pattes, c’est méchant !
Isabelle DEVAUX